Didier HAYS, artiste français, a exposé en France, Allemagne, Belgique, Islande, Japon, Italie et Suisse.
Le musée du
Hiéron à Paray-le-Monial (Bourgogne Franche-Comté) possède trente-sept
sculptures de la série des Croix de peu dans ses collections
permanentes.
Son œuvre, reconnue par des collectionneurs internationaux est récompensée en 2000 par la ville de Paradiso, en Suisse, avec la réalisation d’une sculpture monumentale Golfo, visible sur les hauts du lac de Lugano.
Parallèlement à sa
peinture et à ses œuvres tridimensionnelles de petit format dont l’inspiration
puise dans la société commerciale et ses excès, Didier Hays découvre une autre
dimension.
Il s’agit de son
interprétation originale de la technique photographique comme moyen
d'expression artistique allant vers la poésie.
Là, lumière, ombres,
visages, jambes sont protagonistes, à chaque fois avec des accents d’humanité
secrète, de mystère littéraire, d’érotisme accablant.
Ces dernières années sont caractérisées par un ferment
artistique sensible qui met l'accent sur la dimension métaphysique de l'esprit,
tout en exprimant une morphologie épurée, primitive, intensément matérielle.
C'est avec cette nouvelle
conscience qu'il conçoit les Croix du peu, arrachant de l'environnement des
végétaux et matériaux oubliés pour créer des compositions fragmentées et
hétérogènes qui reflètent bien l'esprit complexe et contradictoire de leur
dimension métaphysique faisant avancer ce concept de récupération vers l’âme,
dimension exclue par une société désormais largement noyée dans l’athéisme ou
l’extrémisme doctrinal.
Ses croix, par leur fragilité, rappellent la fugacité de
la matière et, à l'inverse, l'universalité de la pensée.
De cette œuvre unique, originale et importante, nous
avons pu saisir les raisons du rapport anachronique de l'artiste avec l'avenir
et l'espoir, dans le contexte d'une histoire contemporaine qui dévaste les
valeurs, nie les principes de la civilisation et démolit le patrimoine
culturel.
L'histoire de l'art a une valeur considérable, car elle
révèle les analyses et les œuvres des femmes et des hommes qui nous ont
précédés, pose les bases du développement et affirme un lien identitaire avec
notre passé.
Mais si elle est dépassée, elle est contrainte d'abdiquer
sa fonction de magistra, l'attitude idéale de penser au-delà de demain est
annulée et les expressions artistiques les plus récentes sont réduites à des
formes désordonnées d'eau à peine tiède, inutilement compliquées par une
ignorance arrogante du fait qu'elles ont déjà été faites.
La suppression de l'historique efface la mémoire et
inhibe la progression.
Les œuvres de Didier Hays, pour la plupart de taille
minimale, constituent une œuvre au symbolisme puissant qui réinterprète les
formes et l'architecture de l'esprit, déstabilisant sa fonction et ses
connotations traditionnelles.
Les formes essentielles à 90° des branches croisées
mettent en valeur la capacité à communiquer, à exprimer un sens culturel et à
établir une connexion immédiate et puissante.
Ces œuvres d'art sont créées en fonction des visions
personnelles de Didier Hays sur l'histoire, la vie, la société, la culture et sur
cette entité inutile qu'est la politique.
Les célébrations déclenchées par les Croix de Peu ne se
limitent pas au religieux et à la dimension christologique, elles revêtent des
conditions mythologiques et même dionysiaques avec la véhémence qui les
caractérise.
Didier Hays comprend des sujets et des objets liés à son
expérience personnelle à partir de son monde social très particulier.
Matières et objets sont assemblés pour restaurer une
sorte de condition liée à ce qui est de plus en plus difficile à vivre
aujourd'hui, lorsque la disponibilité d'outils de communication faciles pour
chaque individu conditionné par la propagande culturelle a formé un magma sourd
d'incommunicabilité totale.
Jamais les images ne seront toutes pareilles, toutes
banales, toutes mal faites. L’art actuel reprend trop souvent des reportages
télévisés mal digérés, des émotions politiques faibles, des contrefaçons
sensationnelles, traduites en images sordides. Avec autant de moyens
audiovisuels disponibles, nous pourrions vraiment faire beaucoup mieux. Au
moins, rebellez-vous contre le laid…
Mais une société plate et bruyante, vidée de toute lutte
pour l’humanité, d’un système de valeurs fondamentales et désintéressée des
questions comme l’esthétique et l’éthique, a déjà perdu sa raison d’exister.
Sur la planète Terre, ce seront les poulpes qui
gagneront, bien plus intelligents que l'homme.
Le travail de Didier Hays s'est développé au fil du temps
entre peinture, photographie et sculpture, devenant le protagoniste d'un
instant suspendu.
Son art est contemporain précisément dans sa tentative
acharnée d’annuler le temps et ne se mélange pas à la sociologie, ni ne se
consomme dans l’éphémère.
Utilisant la photographie l'image exemplaire de Didier
Hays est celle d'une reine, ou d'une femme bien réelle, qui donne au spectateur
la vue de ses jambes nues, dénuées de tout artifice, dans tout son concret
charnel et sensuel, dans une image intemporelle.
Cela pourrait être Chicago dans les années 1950 ou Naples
en 2025.
L'ensemble de l’œuvre de Didier Hays dans l'évolution ultérieure
de sa poétique artistique est la transcription de son être, sans aucune
intention doctrinale de rationalité, dépouillée de toute rhétorique et
connotations religieuses doctrinales au profit d'une vérité désarmante.
L'art de Didier Hays est un geste rebelle, iconoclaste, agité,
individuel, mais il produit un effet sublime, car précisément dans ces
conditions les œuvres maintiennent leur intégrité, et évitent un cadre qui les
réduirait à une revalorisation fanée ou tout au plus les confondrait.
C’est précisément pour cette raison que c’est fascinant
et encore plus surprenant.
Il y a une sorte de fusion entre son réalisme intense et
certains éléments archétypaux et primitifs.
Il y a une certaine tendance à simplifier les formes en
figures dominantes dans leur immédiateté et leur authenticité, tandis que
l'espace semble bien défini également grâce aux environnements dans lesquels il
place ses interventions.
Là encore l’image de villages et quartiers souvent
intemporels.
Son œuvre est peuplée de sujets qui caractérisent aussi
son imaginaire. Jamais des personnages extravagants, mais seulement et toujours
authentiques.
Dans les photographies, mais aussi dans les Croix de peu,
l'échelle, la personne ou l'objet que l'artiste sait capturer plus que d'autres
artistes avec sagacité s'imposent comme un symbole de son enquête permanente
sur la vie de l'homme intemporel.
La relation entre sujet et image tend à construire un
récit, presque un scénario, quoique plein de contradictions, d'incohérences
logiques et de contradictions linguistiques et qui a un impact concret sur le
succès de l'œuvre en tant qu'art.
Les différentes techniques, de la photographie au bois en
passant par le plâtre et l’acier, approfondissent l'étude et la recherche de
nouvelles formes de représentation qui visent à capturer un sujet réel
transformé cependant par l'artiste en un concept abstrait.
Cela se manifeste dans l'intention de participer à la
création du nouveau visage de la croix qui place l'homme au centre de
l'Univers, dominant la réalité à travers l'intellect, en continuité avec
l'Antiquité classique.
Ces éléments, délibérément en contraste avec la rigueur
apparente et mensongère de la sociologie des façades, confèrent
une signification particulière à cet espace immanent de Didier Hays, soulignant
son importance en tant que médiateur entre l'Histoire et la vie privée.
Il évite d'exprimer sa propre manière, mais développe
d'innombrables langages, comme ses chroniques, textes, « Carnets »
qu’il illustre lui-même.
Pour Didier Hays, être aujourd'hui sculpteur et peintre
et photographe est l'occasion de suivre des itinéraires inexplorés et non
contaminés. Il fait ressentir de nouvelles émotions, inattendues, la vision
ouverte et indiscrète court à une vitesse vertigineuse sans plus d'obstacles.
L’histoire de l’art a un poids extraordinaire et permet à son Odyssée de se poursuivre, même dans la tempête, sans tarder, sans arrière-pensée.
The Hiéron
museum in Paray-le-Monial (Bourgogne Franche-Comté) has thirty-seven sculptures
from the Little Cross series in its permanent collections.
His work,
recognized by international collectors, was rewarded in 2000 by the town of
Paradiso, in Switzerland, with the creation of a monumental sculpture Golfo,
visible on the heights of Lake Lugano.
Alongside
his painting and his small-format three-dimensional works whose inspiration
draws from commercial society and its excesses, Didier Hays discovers another
dimension.
This is his
original interpretation of photographic technique as a means of artistic
expression moving towards poetry.
There,
light, shadows, faces, legs are protagonists, each time with accents of secret
humanity, literary mystery, overwhelming eroticism.
These last
years are characterized by a sensitive artistic ferment which emphasizes the
metaphysical dimension of the spirit, while expressing a refined, primitive,
intensely material morphology.
It is with
this new awareness that he designs the Crosses of the Little, tearing out
forgotten plants and materials from the environment to create fragmented and
heterogeneous compositions which reflect the complex and contradictory spirit
of their metaphysical dimension, advancing this concept. recovery towards the
soul, a dimension excluded by a society now largely drowned in atheism or
doctrinal extremism.
His
crosses, through their fragility, recall the transience of matter and,
conversely, the universality of thought.
From this
unique, original and important work, we were able to grasp the reasons for the
artist's anachronistic relationship with the future and hope, in the context of
a contemporary history which devastates values, denies the principles of
civilization and demolishes cultural heritage.
Art history
has considerable value because it reveals the analyzes and works of the women
and men who preceded us, lays the foundations for development and affirms an
identity link with our past.
But if it
is overwhelmed, it is forced to abdicate its function as magistra, the ideal
attitude of thinking beyond tomorrow is canceled and the most recent artistic
expressions are reduced to disordered forms of barely warm water, unnecessarily
complicated by an arrogant ignorance of the fact that they have already been
done.
Deleting
history clears memory and inhibits progress.
The works
of Didier Hays, mostly minimal in size, constitute a work of powerful symbolism
which reinterprets the forms and architecture of the mind, destabilizing its
function and its traditional connotations.
The
essential 90° shapes of the crossed branches highlight the ability to
communicate, express cultural meaning and establish an immediate and powerful
connection.
These works
of art are created based on Didier Hays' personal visions on history, life,
society, culture and on this useless entity that is politics.
The
celebrations triggered by the Peu Crosses are not limited to the religious and
the Christological dimension, they take on mythological and even Dionysian
conditions with the vehemence that characterizes them.
Didier Hays
includes subjects and objects linked to his personal experience from his very
particular social world.
Materials
and objects are assembled to restore a kind of condition linked to what is
increasingly difficult to live with today, when the availability of easy
communication tools for each individual conditioned by cultural propaganda has
formed a dull magma of total incommunicability.
Images will
never be all the same, all banal, all poorly done. Current art too often takes
up poorly digested television reports, weak political emotions, sensational
counterfeits, translated into sordid images. With so many audiovisual resources
available, we could really do a lot better. At least rebel against the ugly...
But a flat
and noisy society, emptied of any struggle for humanity, of a system of
fundamental values and disinterested in issues like aesthetics and ethics, has
already lost its reason for existing.
On planet
Earth, it will be the octopuses who will win, much more intelligent than
humans.
Didier
Hays' work has developed over time between painting, photography and sculpture,
becoming the protagonist of a suspended moment.
His art is
contemporary precisely in its relentless attempt to cancel time and does not
mix with sociology, nor is it consumed in the ephemeral.
Using
photography, Didier Hays' exemplary image is that of a queen, or a very real
woman, who gives the viewer the view of her bare legs, devoid of any artifice,
in all its carnal and sensual concreteness, in a timeless image.
It could be
Chicago in the 1950s or Naples in 2025.
The entire
work of Didier Hays in the subsequent evolution of his artistic poetics is the
transcription of his being, without any doctrinal intention of rationality,
stripped of all rhetoric and doctrinal religious connotations in favor of a
disarming truth.
The art of
Didier Hays is a rebellious, iconoclastic, agitated, individual gesture, but it
produces a sublime effect, because precisely in these conditions the works
maintain their integrity, and avoid a framework that would reduce them to a
faded revaluation or at most would confuse them.
This is
precisely why it is fascinating and even more surprising.
There is a
sort of fusion between its intense realism and certain archetypal and primitive
elements.
There is a
certain tendency to simplify the forms into figures dominant in their immediacy
and authenticity, while the space seems well defined also thanks to the
environments in which he places his interventions.
Here again
the image of villages and neighborhoods is often timeless.
His work is
populated by subjects which also characterize his imagination. Never
extravagant characters, but only and always authentic.
In the
photographs, but also in the Little Crosses, the scale, the person or the
object that the artist knows how to capture more than other artists with
sagacity stand out as a symbol of his permanent investigation into the life of
the timeless man.
The
relationship between subject and image tends to construct a narrative, almost a
scenario, although full of contradictions, logical inconsistencies and
linguistic contradictions and which has a concrete impact on the success of the
work as art.
The
different techniques, from photography to wood, plaster and steel, deepen the
study and search for new forms of representation which aim to capture a real
subject transformed however by the artist into an abstract concept.
This
manifests itself with the intention of participating in the creation of the new
face of the cross which places man at the center of the Universe, dominating
reality through the intellect, in continuity with classical Antiquity.
These
elements, deliberately in contrast with the apparent and misleading rigor of
the sociology of facades, give a particular meaning to this immanent space of
Didier Hays, underlining its importance as a mediator between History and
private life.
He avoids
expressing his own way, but develops innumerable languages, such as his
chronicles, texts, “Notebooks” which he illustrates himself.
For Didier
Hays, being a sculptor and painter and photographer today is an opportunity to
follow unexplored and uncontaminated routes. It makes you feel new, unexpected
emotions, the open and indiscreet vision runs at dizzying speed without any
more obstacles.
The history
of art has an extraordinary weight and allows its Odyssey to continue, even in
the storm, without delay, without a second thought.